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Quelle est la 6ème directive AML ? 

Le paquet AML, nouveau corpus réglementaire européen publié le 19 juin 2024, marque une étape décisive dans la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. La 6e directive anti-blanchiment (AML6) représente le pilier central de cette réforme, accompagnée de deux règlements majeurs établissant notamment l’Autorité européenne de lutte contre le blanchiment (AMLA). 

Cette nouvelle directive renforce considérablement l’arsenal réglementaire en harmonisant les règles à l’échelle européenne. Les changements incluent une définition élargie du blanchiment d’argent, un renforcement des sanctions pénales et une extension des obligations de vigilance pour les entités assujetties. 

L’AML6 s’inscrit dans une volonté d’unification du cadre juridique européen, avec une application directe des règles dans l’ensemble des États membres. La création de l’AMLA, dont le siège sera établi à Francfort, permettra une supervision centralisée des acteurs financiers à partir de 2028. 

Quels sont les impacts concrets de cette nouvelle directive pour les institutions financières ? Comment les entreprises doivent-elles se préparer à ces changements réglementaires ? Quelles sont les nouvelles obligations à anticiper ? 

Les points clés de la nouvelle directive AML6 

Une liste harmonisée de 22 infractions principales constitue désormais le socle commun de la lutte contre le blanchiment dans l’Union européenne. Cette standardisation permet d’éliminer les divergences entre les législations nationales et facilite la coopération transfrontalière. 

La responsabilité pénale s’étend aux personnes morales, avec des sanctions pouvant atteindre 10% du chiffre d’affaires annuel. Les entreprises doivent renforcer leurs dispositifs de contrôle interne pour prévenir toute complicité dans des opérations suspectes. 

Le texte instaure également un plafonnement des paiements en espèces à 10 000 euros dans l’ensemble des États membres. Cette mesure s’accompagne d’un renforcement des obligations de vigilance pour les établissements de crédit, notamment sur les transactions impliquant des pays tiers à risque. 

Un impact majeur pour le secteur bancaire: AML et banque 

Pour les établissements bancaires, la nouvelle réglementation transforme les pratiques de surveillance quotidiennes. Les équipes de conformité doivent désormais mettre en place des systèmes d’alerte plus sophistiqués pour détecter les activités suspectes, avec un accent particulier sur les transactions transfrontalières. 

L’accès aux registres centraux des comptes bancaires devient obligatoire via un point d’accès unique européen, facilitant l’identification des bénéficiaires effectifs. Les établissements financiers devront également renforcer leurs cellules de renseignement pour améliorer l’échange d’informations avec les autorités nationales compétentes. 

La directive impose un seuil de vigilance renforcé pour les relations d’affaires impliquant des pays tiers à risque, obligeant les banques à revoir leurs processus de KYC et leurs canaux de distribution. 

Quand entre en vigueur la 6e directive AML ? 

Le Journal officiel de l’Union européenne a publié le paquet AML6 le 19 juin 2024, marquant le début d’un calendrier pour une mise en œuvre échelonnée. La sixième directive anti-blanchiment prévoit une période de transposition de deux ans pour les États membres, qui devront adapter leur législation nationale avant juillet 2026

Les établissements assujettis bénéficient d’un délai supplémentaire pour se conformer aux nouvelles exigences réglementaires. Les mesures administratives et les obligations de vigilance entreront progressivement en application entre 2026 et 2027, permettant une adaptation graduelle des processus internes. 

L’entrée en vigueur complète du dispositif coïncidera avec le lancement opérationnel de l’AMLA en 2028, assurant une supervision harmonisée à l’échelle européenne. 

L’Europe renforce son arsenal réglementaire 

Les mesures de vigilance prévues par l’AML6 s’accompagnent d’une modernisation des outils de surveillance. La mise en place d’un système européen d’identification numérique permettra une vérification instantanée des identités lors des transactions transfrontalières. 

La standardisation des procédures LCB-FT à l’échelle européenne ouvre la voie à une automatisation accrue des contrôles. Les établissements peuvent désormais mutualiser leurs ressources pour développer des solutions technologiques communes, notamment via des plateformes de partage d’informations sécurisées. 

L’accent est mis sur l’identification des clients à distance, avec le déploiement de solutions biométriques certifiées. Ces innovations réduisent les risques opérationnels tout en améliorant l’expérience utilisateur lors des processus de vérification. 

Les enjeux pour la finance de demain 

La transformation numérique du secteur financier s’accélère avec la mise en place des nouvelles technologies de conformité. Les solutions RegTech permettent désormais d’automatiser les processus de vérification d’identité et de surveillance des transactions, réduisant significativement les coûts opérationnels. 

Les plateformes collaboratives émergent comme une réponse efficace aux exigences de la réglementation. Ces systèmes partagés entre établissements financiers facilitent la détection des schémas frauduleux complexes tout en mutualisant les ressources nécessaires à la mise en conformité. 

La standardisation des protocoles de communication entre institutions ouvre la voie à une nouvelle génération d’outils de prévention. Les acteurs du marché investissent massivement dans des solutions d’intelligence artificielle capables d’analyser en temps réel les comportements suspects et d’anticiper les risques émergents. 

Vers une harmonisation européenne renforcée 

La nouvelle approche réglementaire renforce considérablement les mécanismes de coopération entre les États membres. Les autorités nationales bénéficient désormais d’un cadre standardisé pour leurs échanges d’informations, permettant une réponse coordonnée face aux menaces transfrontalières. 

Les cellules de renseignement financier voient leurs prérogatives étendues avec un accès élargi aux données bancaires et la possibilité de suspendre rapidement les transactions suspectes. Cette évolution marque une avancée majeure dans la construction d’un espace financier européen unifié. 

La mise en place d’un plafond harmonisé de 10 000 euros pour les paiements en espèces à l’échelle de l’Union illustre cette volonté d’alignement des pratiques nationales. Les établissements financiers adaptent progressivement leurs systèmes pour intégrer ces nouvelles limites opérationnelles. 

 

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